mardi 6 mai 2014

Un 1er mai féministe dans le Nord – Pas-de-Calais

Ce jeudi 1er mai, Osez le féminisme ! 59 a participé à trois évènements dans la région :
  • la traditionnelle manifestation de la fête du travail à Lille
  • le salon du livre de la critique sociale et de l'expression populaire à Arras
  • la fête de la soupe à Lille

 

Encore dans la rue !

Osez le féminisme ! 59 s’est mobilisé ce 1er mai, tout comme les années précédentes, pour cette journée de lutte et de mobilisation des travailleurs et travailleuses. L’occasion pour nous, féministes, de rappeler que dans notre pays (comme dans beaucoup d’autres), les inégalités professionnelles persistent.
Si, en France, depuis plus de 40 ans, le principe de l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes est inscrit dans le droit (loi du 22 décembre 1972), dans les faits, la réalité est tout autre. En effet, les femmes gagnent en moyenne 27 % de moins que les hommes. Cet écart s’explique par le fait que celles-ci sont souvent orientées vers des métiers peu valorisés (donc peu rémunérateurs), qu’elles ont peu accès aux postes à responsabilité et qu’elles représentent 80% des salarié-e-s à temps partiel (essentiellement subi). De plus, à compétences et qualifications égales, la différence de salaire qui subsiste est de 9% : cet écart « inexpliqué » est bien l'expression d'une discrimination pure et simple. Ce constat nous rappelle que la loi, si elle participe au progrès, ne le produit pas automatiquement !



Cette manifestation a également été, pour nous, l’occasion de rappeler :

- que les femmes sont les plus touchées par la crise économique. (70% des travailleur-se-s pauvres et 57% des bénéficiaires du RSA. 45% des chômeu-r-se-s "sans droits" sont des femmes seules ou des mères isolées) ;

- que les secteurs largement féminisés sont dévalorisés, précarisés, sous payés. Ceci s'explique par un processus de division sexuée du travail. Selon Danièle Kergoat, « la division sexuelle du travail a pour caractéristiques l’assignation prioritaire des hommes à la sphère productive et des femmes à la sphère reproductive ainsi que, simultanément, la captation par les hommes des fonctions à forte valeur sociale ajoutée (politiques, religieuses, militaires, etc.). Cette forme de division sociale a deux principes organisateurs : le principe de séparation (il y a des travaux d’hommes et des travaux de femmes) ; le principe hiérarchique (un travail d’homme « vaut » plus qu’un travail de femme). »(1). Cette division sexuelle du travail n’est pas une donnée immuable, ni une donnée naturelle, mais une construction sociale en défaveur des femmes.

Que ces revendications puissent avoir été entendues et comprises par le plus grand nombre lors et au-delà de cette manifestation du 1er mai.

1 – Danièle Kergoat, Les rapport sociaux de sexe, 2010, PUF collection Actuel Marx, p60-70


Dans le monde du livre aussi, osez le féminisme !

Le 1er mai de chaque année, à Arras, a lieu le salon du livre de l'expression populaire et de la critique sociale organisé par l'association Colères du Présent. Ce salon du livre militant accueille un forum social en plus des stands d'éditeurs et éditrices et d'auteurs et autrices, des conférences et des spectacles. Pour la première fois, nous y avons participé.
C'était une occasion de rappeler qu'en matière d'égalité femmes-hommes et de reconnaissance des femmes autrices, le monde du livre a de gros efforts à fournir …


Les autrices sont peu éditées. Les grandes maisons d'édition sont encore loin de promouvoir les écritures féminines. Par exemple, chez Seuil, ce sont 70% des ouvrages de littérature française publiés qui sont écrits par des hommes, chez Grasset 72 % et chez Gallimard, on atteint 80% ! Et en ce qui concerne les métiers de l'édition, ce secteur largement féminisé connaît bien les inégalités salariales et le plafond de verre !(2)  

Heureusement, nous avons croisé quelques maisons d'édition qui publient de superbes livres féministes à Arras !

Allez voir du côté :
Dans les bons élèves de la publication d'autrices notons que la maison d'édition locale La Contre Allée www.lacontreallee.com édite 15 femmes sur 36 auteurs : encore 3 autrices et on arrive à l'égalité !

Sur le stand Osez le féminisme ! 59, nous avons rencontré beaucoup de personnes osant braver la pluie ! Nos slips « guili guili » en ont fait rire plus d'un-e ! (et d'ailleurs, on vous invite à aller faire un tour sur le site ww.osezleclito.fr)

Cliquez pour voir l'album


Certain-e-s ont pris le temps de la discussion avec nous sur les sujets de l'égalité professionnelle, des retraites, de la prostitution ou encore du genre. De chouettes rencontres !

2 – Livrehebdo : « L’égalité hommes-femmes reste à améliorer dans l’édition » par Hervé Hugueny le 18-10-2013 http://www.livreshebdo.fr/article/legalite-hommes-femmes-reste-ameliorer-dans-ledition


Les féministes remettent le tablier !

 
https://plus.google.com/u/0/photos/108495541305308596014/albums/6010239189478184305/6010239193431721842?pid=6010239193431721842&oid=108495541305308596014
Cliquez pour voir l'album

Décidément les féministes sont là où vous ne les attendiez pas !
Une soupe pour raviver le combat, un velouté pour envoyer des idées : c'est le parti-pris de notre première participation à la fête internationale de la soupe, « La Louche d'or », organisée par l'association Attacafa (attacafa.com) dans le quartier de Wazemmes, tous les 1er mai à partir de 15h.


Une soupe, oui, mais pas n'importe laquelle : retroussant nos manches, à l'image de l'affiche We can do it ! (3) nous avons rempli les bols de « CassMacho », le gaspacho féministe. Parce que oui, nous pensons que le féminisme est la seule recette contre la domination masculine.

Cette soupe nous l'avons voulue généreuse et engagée, pour partager ensemble un moment convivial et drôle, après la manifestation du matin et avant nos prochaines réunions thématiques. Avec plus de 20 litres de soupe distribués (malgré l'averse !) et quelques mots (qui en disent souvent long) échangés avec nos goûteuses et goûteurs, le pari est tenu.


Une soupe hier, des militant-e-s pour demain ? S'il vous reste des machos à mixer, si vous en avez ras-le-bol des violences et du harcèlement, si vous avez envie de participer à nos actions pour transformer la société patriarcale, que vous soyez une femme ou un homme, rejoignez-nous !

3 – L'histoire de « We can do it ! » et « Rosie the riveter », http://olf59.blogspot.fr/2013/11/we-can-do-it-et-rosie-riveter.html

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire